L’école

70% des contacts vers notre association concernent l’école. Entrer à l’école, rester à l’école, être à l’école pour y apprendre quelque chose, être accompagné à l’école…

La question est multiple.

On décompose :

  • Entrer à l’école : ce n’est plus aujourd’hui le souci principal pour les familles. La loi de 2005, tout le monde connaît. Chaque parent a le droit d’inscrire son enfant sur son école de secteur, handicap ou pas, dossier MDPH ou pas, AESH ou pas.
  • Rester à l’école : la maternelle c’est une chose, l’élémentaire c’est est une autre, et le secondaire… n’en parlons pas. Quel que soit le cycle de scolarisation, la plupart des descolarisations sont liées aux troubles du comportement, pas au niveau scolaire. Une chose que les parents doivent avoir en tête : le PPS est dérogatoire au programme. Donc ? Donc un enfant qui a un PPS ne doit pas obligatoirement suivre la progression imposée par les programmes de l’Education Nationale. Donc la phrase « il ne peut pas aller au CP car il ne pourra pas apprendre à lire »… est caduque.
  • Être à l’école pour y apprendre quelque chose : beaucoup de parents, quand ils évoquent la scolarisation de leur enfant, en parlent comme d’une sorte de garderie où leur enfant est laissé de côté et ne suit pas d’apprentissages. Il n’est pas rare de voir des scolarisations qui génèrent des troubles du comportement : involontairement les AESH peuvent générer des troubles du comportement chez nos enfants qui, il faut bien le dire, ne sont pas simples. Pour que l’école fonctionne, il faut que l’enfant, en dehors de l’école, bénéficie d’un suivi adapté, un accompagnement global. L’école ne pourra jamais, seule, être un vecteur de progrès. Il ne faut pas oublie que l’école est un lieu compliqué pour nos enfants : sur le plan sensoriel et social, c’est un défi immense.
  • Être accompagné à l’école : le rêve pour les parents ayant un enfant avec un TSA c’est un accompagnement temps plein sur temps de présence, par une AESH formée, supervisée et en relation avec tous ceux qui participent à la prise en charge et dont les parents font partie. Hélas, le circuit classique ne permet pas cela. Le travail des AESH n’est pas reconnu par des conditions de travail et de rémunération correctes. Depuis que la mutualisation de l’accompagnement se développe, les conditions d’accompagnement se dégradent.
  • De plus en plus de notifications d’AESHi mises en œuvre par plusieurs personnes différentes sur la semaine. Pas simple pour un enfant avec un gros deficit social de bien s’en sortir. Pas simple pour une AESH d’accompagner 3, 5 voire 5 élèves sur la semaine. Pas simple pour un enseignant de communiquer avec plusieurs AESH pour un même enfant.
  • De plus en plus d’AESHm : votre enfant est accompagné par une AESH en fonction de ses besoins nous dit-on… mais bien plus souvent des disponibilités des AESH présents, sur un temps variable, qui peut changer sans que, si votre enfant ne vous le raconte pas, vous soyez au courant.

Soyons clairs : la dégradation des conditions d’accompagnement est nette depuis 2019.

Alors pourquoi s’imposer toutes ces difficultés liées à la scolarisation ? Pourquoi l’école ?

Parce que c’est un droit est souvent la première réponse. Elle n’est évidemment pas suffisante.

Parce que nous, parents d’un enfant handicapé, voulons faire comme les autres et sommes en quête de normalité. C’est une réponse souvent avancée par certains professionnels. Chacun en pensera ce qu’il voudra.

Parce que les enfants ordinaires sont les mieux placés pour entraîner nos enfants particuliers vers de nouveaux horizons, vers des contacts sociaux que nos enfants attendent mais qu’ils sont incapables d’initier.

Parce que chacun sort grandi de l’expérience de l’inclusion. Nos enfants, les enfants, l’école, les individus, la société : quand une inclusion se passe bien, alors indiscutablement, nous pouvons affirmer que nous participons au progrès social.

Quelques liens clés en matière de scolarisation :

autistessansfrontieres.com

eduscol.education.fr

education.gouv.fr

service-public.fr